On ne travaille pas de la même façon avec une classe de 21 élèves ou un groupe de 75. C’est évident ! Est-ce une raison pour ne pratiquer que la pédagogie frontale ? Nos partenaires africains ont voulu tenter autre chose, avec Esf.

En 2006, madame Debacker accompagne son mari en mission médicale à Kimpese. Enseignante, elle contacte tout naturellement des écoles, des enseignants et entame avec ceux-ci une réflexion sur leurs pratiques pédagogiques.
Le père Charles Kusika, fondateur et membre du Pouvoir organisateur de l’école « Le Bon Secours » prend contact avec Esf et lui demande d’apporter son soutien aux enseignants qui sont demandeurs de formation continue. L’objectif est de travailler à construire des pratiques pédagogiques plus dynamiques.

Nous constituons une équipe chargée du projet : six personnes avec des profils variés et complémentaires :

François Boland, instituteur ; Louise Dereusme, institutrice ; Christophe Gillet, instituteur diplômé de l’ESPB, Maître de formation pratique à l’Ecole Normale de Bastogne ; Jean-Gauthier Heymans, licencié en relations internationales, instituteur, animateur pédagogique et formateur en FLES (français langue seconde) ; Corinne Terwagne, chef de projet à la Coopération Technique Belge ; Marie-Jeanne Van Camp, physicienne, maître assistante à la Haute Ecole Galilée à Bruxelles.

Notre travail consiste à échanger nos pratiques pédagogiques, entre enseignants de terrain. Ceci signifie aussi les adapter aux enfants d’âges différents, produire des outils didactiques appropriés dans les matières de base comme le français, les mathématiques, les sciences ou les techniques. Dans le respect des sensibilités et des cultures locales !

Eté 2008 : première mission à Kimpese. Durant 3 semaines, François Boland et Jean-Gauthier Heymans d'Esf-Belgique planchent avec une bonne quarantaine d’enseignants et quelques directeurs congolais. Ils utilisent des jeux pédagogiques pour l'apprentissage des mathématiques, en les reliant au programme national congolais. Ils pratiquent une méthode de français langue seconde (FLE) à partir de laquelle les participants construisent des saynètes adaptées au contexte local. Ils explorent des pistes pour exploiter les contes.

En fin de session, chacun réfléchit à ses propres pratiques pédagogiques. Beaucoup de stagiaires sont prêts à tenter de nouvelles expériences.

Eté 2009. Une deuxième mission est menée par Jean-Gauthier Heymans et Christophe Gillet. Elle comporte deux volets :

Une session d’une semaine avec les 36 « anciens »participants permet d’assurer le suivi des échanges de 2008.
Une autre session, menée en collaboration avec le représentant local du Ministère de l’Education, se déroule avec 94 nouveaux participants, tous réseaux scolaires confondus. Elle a pour objectif de remettre à jour des connaissances concernant des matières scolaires en insistant sur des activités nouvelles comme le Memory de la ponctuation, la construction de la numération, le savoir déclaratif. Place aussi à la réflexion sur les interférences linguistiques, sur la pratique des leçons-modèles et autres questions pédagogiques : que veut-on transmettre ? comment le transmettre
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Eté 2010. Une troisième rencontre est prévue. Elle n'a malheureusement pas lieu vu le manque d'interlocuteurs pédagogiques à Kimpese. Le projet s'arrête donc là.